Tuesday, 28 June 2011

Faut-il désobéir pour exister vraiment ?



Etienne Lécroart. Paru dans la revue Alternatives Non Violentes
Lors de notre Café Philo du Samedi 11 Juin, il a été argumenté que la question de la désobéissance était liée à la notion de respect de soin et donc de choix: puis-je garder mon intégrité personnelle ou encore une qualité de vie en obéissant? Exister, c'est s'affirmer comme le définit Shéhérazade. Bien sûr, cela dépend également à qui ou à quoi j’obéis.

Dans le cas d'une démocratie, c'est la puissance de la majorité qui a fait voter les lois qui nous régissent. Désobéir dans une société est le reflet de s’affirmer contre la pensée de la majorité. L'histoire a même vu que ce sont les gens qui se rebellent font avancer les sociétés, et qu’il faut que certains désobéissent pour qu'elles existent. Les lois n'ont-elles pas été crées pour assurer la cohésion d'un groupe d'individus, et rendre possible leur cohabitation?
La notion de désobéissance est liée dans nos sociétés au châtiment, à la punition, et comme Gaby l'a rappelé, Dieu a puni le serpent pour avoir encouragé Adam et Eve à croquer le fruit du savoir. Les sociétés ont besoin de ce dictateur, même s'il apparait sous la forme d'un dieu omnipotent.

Il serait faux cependant de considérer le conformisme comme une obéissance. En fait, certains sont déterminés à défendre le conformisme, et ne se contente pas de vivoter: ils sont actifs dans leur obéissance. A l'inverse, il y a le conformisme passif, celui qui ne se discute pas mais s'applique.

Alors que les régimes oppresseurs s'effritent les uns après les autres, on voit la mise en application de la possibilité de désobéir, décrite selon André Glucksmann comme « une forme de responsabilité et appelle à davantage de responsabilités ».

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