Saturday 5 February 2011

La redistribution de la richesse est-elle possible?


La richesse va- t-elle du plus riche au plus pauvre ? Les avis des participants à notre Café Philo sont très partagés. D’un côté, certains pensent que la classe aisée contribue à la société en dépensant plus d’argent. Les gens riches jouissent de bienfaits et d’un style de vie somptueux qui font d’eux les premiers consommateurs de produits de luxe. Leur pouvoir d’achat stimule donc l’économie en général, en augmentant les activités commerciales de la société. De plus, la classe qui perçoit de hauts revenus paye normalement plus de taxes. Quelques fois, les riches font également des dons aux associations caritatives. Cette contribution joue un rôle dans la rétribution de la richesse nationale.

De l’autre, les participants nuancent cette théorie. Ils pensent que le système de taxation favorise la classe aisée en discriminant la classe moyenne. En effet, la classe moyenne paie proportionnellement plus de taxes sous le système britannique: alors que le groupe qui touche les salaires les plus bas peuvent bénéficier d’une fourchette de taxation plus basse ou d’une exemption, et que ceux qui touchent les salaires les plus élevés jouissent d’avantages ou de déduction variées, c’est la classe moyenne (incluant les professeurs, ingénieurs, ou encore les employés de bureaux) qui portent le plus gros fardeau des taxes. On a fait remarquer que les politiques gouvernementales concernant les taxes, qu’elles soient de gauche ou de droite, républicaines ou démocrates, conservatrices ou travaillistes, toutes sont en faveur de la classe aisée. Inévitablement, les riches aident seulement les riches. La règle non écrite de tout gouvernement, soit-il socialiste ou capitaliste, est de protéger les intérêts de la classe aisée.

La richesse est-elle nécessairement liée au pouvoir politique? Même si l’argent n’est pas égal au pouvoir, il l’a souvent acheté, particulièrement aux USA où seuls les gens aisés sont élus au gouvernement, même s’ils clament défendre des valeurs socialistes. La plupart des députés américains sont en collaboration avec des lobbyistes pour s’assurer que la législation est favorable aux corporations, et principalement que tous les rôles financiers clés dans le gouvernement sont remplis par des anciens banquiers de Goldman et Sachs et JP Morgan (il en est de même que dans le gouvernement anglais actuel). Une fois au gouvernement ou leur temps dans le gouvernement écoulé, ils semblent avoir trouvé leur mine d’or et continuent à s’enrichir sans honte. De ce côté de l’Atlantique, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair est un bon exemple de d’auto proclamation politique socialiste qui a utilisé son pouvoir politique comme passeport pour joindre la haute société.

Les participants les plus optimistes de notre Café Philo pensent que les personnes riches sont élues à la base car elles sont en soi plus éduquées, et qu’elles méritent de diriger le pays. Malheureusement, des expériences passées montrent que si les politiciens travaillistes de gauche détiennent le pouvoir, ils ruinent généralement le pays en poursuivant des politiques casse-cou voire kamikazes qui empirent la situation de tout le monde. Dans certains cas, le système social est même devenu facilement abusé par des individus peu scrupuleux qui trichent et en exploitent les ressources et les recoins.

Il y a-t-il de l’espoir pour la classe moyenne ? La démocratie est supposée offrir un meilleur système où tout le monde, indépendamment des origines sociales, devrait en théorie avoir le droit à des chances égales à celle des autres. La fonction primaire de l’éducation gratuite est de permettre aux pauvres d’élever leur statut et d’améliorer leur situation, idée défendue ardemment par Gustave Le Bon lorsqu’il affirme que « le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule, mais d'élever la foule vers l'élite ». Avec plus d’opportunités de briser le cercle de la pauvreté, les gens défavorisés peuvent alors devenir des acteurs de la société, et améliorer leurs conditions sociales et leurs comportements. Ce faisant, on espère que le taux de criminalité baisse et que la société soit plus harmonieuse. Mais de récents développements dans le système éducatif britannique ont pour eu conséquence que moins d’étudiants de familles modestes sont capables financièrement de suivre un cursus universitaire. Alors que les coffres du gouvernement ont été vidés par des banquiers indulgents seulement envers eux-mêmes, ce sont les contribuables et les étudiants qui doivent en souffrir. Pourtant, même si « la démocratie est un mauvais système, […] elle est le moins mauvais de tous les systèmes »… (Winston Churchill).

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