Monday 18 October 2010

Le souvenir appartient-il au monde spirituel ou réel ?


La mémoire est l’une des caractéristiques qui lie les êtres vivants. En effet, il a été prouvé que les animaux sont dotés de cette capacité cognitive de rétention de souvenirs au même titre que les êtres humains. L’exemple le plus flagrant et bien sûr l’éléphant dont la mémoire est réputée très importante et dont un specimen a prouvé sa capacité à se souvenir des visages de personnes ayant fait souffrir son troupeau dans le passé. Mais qu’est-ce que la mémoire? Les souvenirs sont-ils inaltérables ? Quelle est la relation de la mémoire avec les autres fonctions psychologiques ?

N’étant ni neurologues ou scientifiques, nous autres, « Café-philosophes » avons essayé de définir la mémoire en tant que fonction neurologique qui sert a stocker, retenir et récupérer des souvenirs de notre vie quotidienne. Techniquement, comme l’a fait remarquer Kamel, tout ce qui se passe a chaque minute devient un souvenir, donc nous vivons constamment dans la mémoire, le passé.
Le model modal formulé par Atkinson et Schiffrin en 1968 va plus loin en établissant 3 sous-systèmes principaux à la mémoire : le registre sensoriel (qui peut retenir une grande quantité d’information sous forme visuelle), la mémoire à court terme (qui stocke des informations verbales pendant quelques secondes), et la mémoire à long terme (conception intuitive de notre mémoire qui retient des informations sémantiques , et dont la durée de rétention ne connaît pas de limites dans la durée ou la capacité). En effet, le rôle des sens dans la mémoire est important. On peut d’ailleurs reconnaître différents types de mémoires liées au sens : la mémoire photographique, auditive, gustative, tactile ou encore olfactive. Certaines personnes possèdent d’ailleurs d’exceptionnelles mémoires : n’est-ce pas sa mémoire photographique du détail et sa capacité d’observation qui ont fait la célébrité de Sherlock Holmes à travers le monde ?

La relation entre les sens et la mémoire a déjà été débattue par Descartes qui, dans ces Règles pour la Direction de l’Esprit, déclare dans sa 8e règle « qu’en nous, l’intelligence seule est capable de connaître, et qu’elle peut être ou empêchée ou aidée par 3 autres facultés, c’est à savoir l’imagination, les sens et la mémoire. Il faut donc voir successivement en quoi ces facultes peuvent nous nuire pour éviter [l’intuition], ou nous servir pour en profiter ». Freud quant a lui apporte la notion de « refoulement », processus de blocage de certains souvenirs traumatisants enterrés dans l’inconscient, et qui parfois peuvent donner naissance à de faux souvenirs, des fantasmes. Dans ces 2 cas, il est néanmoins suggéré que la mémoire ne stocke pas seulement les souvenirs, mais que ceux-ci portent l’empreinte de nos perceptions et de nos émotions.
Dans sa semi-autobiographie « A la recherche du temps perdu », Marcel Proust se souvient de son passé en utilisant la « mémoire involontaire », définie par Wikipedia comme un processus par lequel des souvenirs reviennent à la mémoire sans efforts volontaires de la part du sujet par le moyen d’indices rencontrés dans la vie de tous les jours. D’autres écrivains tels que Lord Byron ou encore Huysmans se sont inspirés de phénomènes de société, n’ayant pas vécu d’aventures extra ordinaires : cloîtrés dans leurs demeures bourgeoises, ils ont passé la majorité de leurs temps à « fantasmer » et a analyser le sens de leurs vies banales et ennuyeuses. C’est leur imagination liée à leur mémoire et leur créativité artistique qui ont rendu leurs œuvres uniques, alors que d’autres personnes ont peut-être vécu des aventures hors du commun, mais leur manque de créativité ne leur permet pas « d’enregistrer » leurs expériences ou souvenirs.
Bien sûr, l’inclusion de notre perception dans le processus de la mémoire s’avère un atout incontestable, et la preuve en a été donnée a maintes reprises, notamment dans le milieu criminel ou les témoins doivent faire appel a leurs souvenirs. Cependant, l’inclusion de nos sens et sensibilités dans ce contexte ne revient-il pas à introduire la notion de manque de fiabilité ou d’impartialité de notre mémoire ?
Peut-être est-ce la raison pour laquelle notre mémoire est de moins en moins sollicitée ? La technologie nous permet de stocker des informations à l’infini et de les retrouver a convenance : depuis l’invention de la calculatrice, les enfants n’ont plus besoin de se souvenir de formules mathématiques ; l’ordinateur, l’invention la plus acclamée du 20e siècle n’a pas seulement révolutionné nos méthodes de communication, mais il a également remplacé les efforts humains considérables engagés dans l’archivage de données ; les enregistrements vidéos sont maintenant utilisés dans les tribunaux. Certains pensent que le futur de l’humanité est menacé d’être remplacé par des machines, comme Stanley Kubrick le met en scène dans sont film 2001, concept qui désolerai Charles Péguy qui considère que « […] la mémoire fait toute la profondeur de l’homme » (Clio, 1931).
Il est également permis de se demander jusqu’ou l’histoire, supposée être la mémoire officielle de notre collectivité, peut-être crue, et quelle proportion de vérité elle contient. Est-il possible que tout ce que nous avons appris, tout ce que nous avons lu n’était rien d’autre que mensonges ? Comme Napoléon l’a déclaré, « qu’est l’histoire sinon une fable sur laquelle tout le monde est d’accord » ?

1 comment:

  1. To be unfairly treated is very hurtful. Why is it so?
    When do I feel that I have been unfairly treated, how one defines fairness?
    Is more fairness in a society always a gain?
    I would feel it unfair if I judge that I have been singled out for poor treatment or I have not received my entitlement; We make a judgement that triggers an emotion: that in itself is interesting.
    It may be that because we are essentially social animals, the fact that we equate discrimination with rejection, raises very strong emotions.
    From birth we are hardwired to entitlement, the baby cry for milk is part of its survival kit.
    As social beings, divided into family cells, neighbourhood clans, nations…we have devised and re-devised rules and customs distributing entitlements and duties. History shows that these distributions invariably advantage the powerful people: that is the strong and cunning and disadvantaged the meek. Throughout history rules and laws have been established that perpetuate our hierarchical society.
    That is where Justice lies today: the rule of law.
    When the rule of law is ignored and we are denied our entitlement, we may have recourse to the court to redress some unfairness.
    When the law tolerates or reinforces some discrimination; remedy may come in two ways: change the law democratically or if not possible, direct action which may lead to deadly conflict.
    A civilised society is defined by its statute and by the way the law is adhered to and administered.
    For every entitlement gained there has always been a struggle by a group or an other, against, often, a minority, who would fight to maintain their privileges. Fairness has never come as a gift to progress.



    Does that mean that a society which treats all its citizen equally is a civilised society? A society that privileges a minority or even a majority, we would find abhorrent, unless it was deemed positive discrimination to redress unfairness.
    There is some good news: A recent publication The Sprit Level (Why Equality is better for Everyone), shows that more equal society improve the life of all citizens, including the more affluent.

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